Le capitalisme humain.

Tout meurt : l’herbe tout comme le soleil
Un jour, les élites au pouvoir devront comprendre que le capitalisme ne peut être une fin en soi. Il doit devenir un outil au service de l’humanité et de son avenir collectif. En Europe, comme ailleurs, l’innovation technologique qui en découle pourrait nous permettre, dans un avenir lointain – extra-visionnaire – de relever des défis colossaux : terraformer d’autres planètes pour pallier l’implosion inévitable du Soleil, ou coloniser Mars bien avant cela, afin d’alléger la pression exercée par la pollution et la surpopulation terrestre.
Cependant, un tel avenir ne doit pas être réservé à une élite capable d’acheter son « ticket pour Mars » à la manière du scénario dystopique dépeint dans le film Elysium. Une société juste ne peut abandonner les plus démunis à suffoquer sous les décombres d’une planète dévastée par les excès.
L’innovation à la croisée des temps
Nous sommes aujourd’hui à un stade fascinant de notre histoire : nous avons réussi à téléporter un atome. Si cela peut sembler insignifiant à certains, rappelons que les inventions de Léonard de Vinci – vouloir faire voler un homme, par exemple – paraissaient tout aussi farfelues à son époque. Cinq siècles plus tard, 850 personnes traversent les cieux dans un « oiseau de fer » tel que l’A380.
De même, qui aurait cru, il y a quelques décennies, qu’un disque dur de la taille d’un placard serait remplacé par une carte microSD de 1 To tenant sur un ongle ? Ces avancées illustrent la puissance de l’innovation humaine, mais elles posent aussi une question fondamentale : à quel prix ce progrès est-il obtenu ?
Le coût spirituel et écologique du progrès
Le capitalisme, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, a un héritage sombre. Les Européens, dans leur quête effrénée de progrès, ont décimé le vrai peuple américain – les nations autochtones – qui vivaient en harmonie avec la nature dans une société empreinte de sagesse et d’équilibre.
Le chef Lakota Standing Bear nous rappelle la profondeur de cette connexion :
« Le Lakota savait que le cœur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et vit amène également à ne plus respecter l’homme. »
Cet héritage spirituel a été remplacé par un mode de vie ultraconsumériste, qui a engendré une pollution massive et une déconnexion profonde entre l’homme et son environnement.
L’uniformisation capitaliste : une menace mondiale
Aujourd’hui, l’Asie, fascinée par le modèle européen, abandonne peu à peu son essence bouddhiste et taoïste au profit d’un consumérisme sans limites. Si l’Afrique venait à suivre cette voie, perdant à son tour sa richesse spirituelle, le monde entier en pâtirait.
L’exploitation des ressources africaines – or, lithium, diamants extraits de mines au prix de vies humaines – alimente un cycle sans fin de destruction. Pourtant, il existe une alternative : un capitalisme éthique, axé sur des missions humaines et environnementales. Par exemple, pourquoi ne pas interdire l’obsolescence programmée pour réduire notre dépendance à ces ressources rares ?
Une radicalité positive
Certains qualifieraient cette vision d’extrémiste ou de radicale. Mais cette radicalité est nécessaire, car elle est orientée vers le bien commun. Ce n’est pas un rejet du capitalisme, mais un appel à le transformer. L’histoire nous montre que l’innovation, lorsqu’elle est guidée par des principes éthiques, peut être une force positive.
Le temps est venu pour une révolution de la pensée, une alliance entre progrès technologique, justice sociale, et respect de la nature. Cela ne peut être réalisé qu’en s’inspirant des valeurs ancestrales des peuples qui ont su vivre en harmonie avec leur environnement, tout en réinventant un modèle de société plus juste et durable.